Calçots
On a failli manger des Calçots, mais non.
On a failli manger des Calçots, mais non.
"Comme c'est drôle, un étui à guitare dans le rayon jambon d'un super marché" me dis-je ce jour là dans le super marché Esclat de Figueres où je faisais mes courses. Puis en regardant une deuxième fois, je me dis "Ah non, c'est un étui à raquettes de tennis". Et en enfin après la lecture d'une étiquette et grâce à ma maîtrise du Catalan, je terminais cette réflexion avec "Mol ben, c'est un étui à jambon".
Sans doute à cause de l'élevage industriel de porcs de l'Empuria, l'eau pue. Elle est certainement potable, mais elle pue tellement qu'on achète de l'eau en bouteille.
18 litres à deux en 9 jours.
Si je me présente en 2012, dans la partie projet culinaire de mon programme, il y aura "oignon doux espagnol pour tous". Après tout Henry IV a fait le coup avec la poule au pot et il a eut beaucoup de succès.
L'oignon doux, c'est bon, cru, en anneaux dans la salade.
Dommage qu'il n'y ait pas de dicton avec le mot méduse, car j'aurai pu l'utiliser à bon escient. J'ai vu 4 méduse sur une plage de l'Escala, ça me semble tôt dans la saison, mais bon, yapludsaison. Tiens, en voilà un super dicton.
Gérone est une ville magnifique, mais pleine de troupeaux de touristes, agglutinés derrière des guides qui décrivent dans une petite sono qu'ils portent autour du coup ce qu'il faut voir dans toutes les langues. Petite sono mais très puissante. J'en conclus que les plus sourds sont les Polonais, les commentaires du guide s'entendent du haut de la citadelle, alors qu'ils retournent déjà à leur bus, loin, loin là bas, sur le parking des bus à touristes.
Terrifiant, le tourisme de masse !
Depuis cet automne, à Barcelone, les températures oscillent entre 13° et 18° et le soleil brille dans un beau ciel bleu, quasiment tous les jours.
Je ne veux pas dire qu'il y a une certaine injustice météorologique, mais je pourrais bien.
Sur l'étiquette, des vaches qui broutent, plutôt qu'une famille blonde aux yeux bleus, un verre de lait à la main qui sourie tellement avec des dents tellement blanches qu'on dirait une pub pour du dentifrice.
On le sait, la Gare de Figueras est le centre du monde. J'ai plus de précisions; le centre du monde commence tous les matins dans la cafétéria de la gare à 6 h 24. Il s'arrête tous les soirs à 22 h 47. Y es terrible !
Un mot que je déteste : sandwich. Personne ne le prononce correctement, "tu veux un sannouich?". Sandwich, c'est moche, ça ne sent rien et ça m'évoque l'unique triangle de pain de mie chimique, avec une couche de margarine insipide, une tranche de gouda fade et une rondelle de concombre dépressif, que j'avais pour tout repas dans ma famille d'accueil à Bexleyheath. Dans le Kent. En Angleterre. Sandwich, c'est triste,
- Un sadouich au jambon, s'il vous plait
- Je vous mets un supplément beurre ?
Pourquoi, ne pas se rebeller contre cette fatalité, et quitte à emprunter un mot issue d'une autre langue, en choisir un plus proche de notre culture.
Barcelone, Passeig de Gràcia. Un mannequin vêtu d'un sac à patates et un sac à main de mémère sous les objectifs de 34 caméras de surveillance chromées. Quel est le message de Louis Vuitton ?
Le luxe, c'est d'être habillé comme un thon, mais de se sentir en sécurité ?
Louis Vuitton se lance dans la caméra de surveillance de luxe?
Le summum du jus d'orange est celui que l'on boit au Maroc et surtout place Jemaa el Fna à Marrakech. Et puis dans le rayon frais d'un supermarché de Figueras, on trouve ce Zumo de Naranja "Al Sol". Il est réalisé uniquement à base d'oranges mures contrairement aux autres qui mélangent, les oranges mures avec celles encore vertes. C'est rare de voir sur un emballage un vrai 100% orange fraîches, c'est rare de retrouver ce goût dans un produit industriel. Bravo Granini, dommage qu'on ne trouve pas ce produit en France.
Ce coeur m'intrigue, je l'avais vu sur certains murs de Mission District, je le retrouve ici, dans la Barceloneta.
Barcelone. Au 1 de la Plaça del Gas on croise des gens qui marchent en levant la tête, essayant de voir leur reflet dans la façade en porte-à-faux de la tour Torre Mare Nostrum. Je crois que ce n'est kaléidoscopiquemement pas possible.
Barcelone. Dans le Bari Gotic, San Cristobal fait la manche. San Cristobal, c'est, paraît-il, le saint protecteur des automobilistes. Une sorte d'assurance mystique. Limosnas, se dit Almoines en Catalan, Almosen en Allemand, Donations en Anglais et Aumône en Français.
Une affiche rigolote et très Testarossa pour une foire au fromage Catalan à Llado. Formatges de la Vall d'Aran, serrats, de tupí, tronxons, del Mont-Sec, de la Garrotxa, de la Selva, frescos, brossat, salats, dolços, tendres, secs.
Salvador Dali s'est trompé. La centre du monde n'est pas la gare de Perpignan, mais la gare de Figueras. Il suffit de regarder la photo pour s'en rendre compte. Si. Regardez bien.
Malgré le bruissement de la foule en mouvement, le bruit des trains, les annonces des départs et des arrivées, le bruit du chantier, le son des roues des valises sur le sol, les gamins qui écoutent du hip hop qui tord le petit haut-parleur de leur Nokia, la discussion enflammée entre une chica et un chico, un Chihuahua qui aboie stridement en tirant sur sa laisse tandis que sa maîtresse, le portable à l'oreille répète à l'envie " Si... Si... Si... SI...", malgré ce ramdam, j'écris sans problème dans la cafétéria de la gare de Barcelona Sants.
Écrire dans une gare, il faut le faire pourtant. C'est peut-être les patatas fritas ou les olives ou l'Estrella qui pétille. Où alors je suis vachement balaise. Mucho balaiso.
Octobre en Catalogne, c'est toujours l'été. Nouveau rituel. L'après-midi, on s'éloigne de nos écrans pour un café sur la terrasse de l'Hostal Empuries sur une des plages de l'Escala. La Catalogne s'est d'abord glissée dans notre récit puis dans notre rythme de travail. On commence plus tard, on finit plus tard, et entre les deux on prend le temps de faire les choses.
L'histoire se précise.
Rendez-vous à la gare de Figueres. Après un tour dans la ville on s'est mis à travailler. Minimum 3 heures par jour. On écrit chacun de notre côté, je travaille sur la table de la cuisine, elle, dans une chambre. On fait le point régulièrement pour savoir comment les choses avancent et ajuster nos récits.
Pour le moment, c'est laborieux. De temps en temps je lève la tête pour attraper des idées qui passent par la fenêtre.
On écoute Macaco, Ojos de Brujo, Carlinhos Brown et Diego el Cigala.