La certitude de la nouille
Je pensais qu'en vieillissant, on devenait plus sage, on acquérait des certitudes, des sortes de piliers autour des quels on pouvait tout construire. Mais là j'ai beau vieillir, toujours pas de pilier à l'horizon et pire encore, aujourd'hui je viens de perdre une des rares certitudes que j'avais à ce jour.
Depuis l'enfance, j'en étais convaincu, les spaghettis c'est bon, j'adore les spaghettis. Al Vongole, au pesto, alla carbonara, bolognaise, à l'encre de seiche, au beurre... C'était une chose acquise. Peut-être même inscrite dans mon ADN.
J'imagine que le type en charge du rayon Pasta du Suma de Borassa s'est trompé, toujours est-il qu'hier, au milieu des spaghettis, il y avait des linguines. Je ne me suis rendez-compte de l'erreur que bien plus tard. Trop tard. Tant pis, je n'ai pas beaucoup de certitudes, mais bénéficie d'une grande flexibilité comportementale. Je cuisinais les linguines et les mangeais.
Les linguines, c'est bon, j'adore les linguines... C'est meilleur que les spaghettis.
Oh mon dieu, mon univers s'écroule-t-il ?
Au contraire, de nouvelles perspectives s'offrent à moi, linguines al Vongole, au pesto, alla carbonara, bolognaises, à l'encre de seiche, au beurre...